Les raisons d’abandon des produits d’Oracle par Amazon qui s’était toujours satisfait dans l’utilisation des produits Oracle sont de deux ordres. La première raison, Amazon considère que la technologie de base de données de son fournisseur n’est plus capable d’évoluer pour suivre l’élargissement des produits et services que la société offre à sa clientèle. La seconde raison s’explique par les frais de licence exorbitants qu’impose Oracle à ses clients et la technique de vente agressive adoptée par le spécialiste en base de données sur site.
Oracle a enregistré déjà des départs de clients à cause de ses tactiques de vente agressives, menaçant les clients de ses logiciels sur site avec des audits d'utilisation potentiellement coûteux et proposant fortement la migration vers sa solution cloud comme une panacée à leurs problèmes. Par ailleurs, d’après les résultats d’une étude réalisée en avril par Jefferies & Company, Oracle s’est fait surclasser sur le marché des infrastructures et plateformes en tant que services (IaaS / PaaS) par Amazon, le leader du marché du cloud, Microsoft et autres.
En réponse à la moquerie du PDG d’Oracle Corporation, Larry Ellison, qui visait ces efforts d'Amazon, Andy Jassy, directeur général d'Amazon Web Services, a déclaré en novembre : « Dans le dernier épisode de "oh oh, cause toujours Larry", le secteur de consommation d'Amazon a désactivé son entrepôt de données Oracle le 1er novembre et est passé à Redshift. D'ici fin 2018, Amazon cessera d'utiliser 88 % de ses bases de données Oracle (y compris 97 % de ses bases de données systèmes critiques) pour se tourner vers Aurora et DynamoDB ».
Calendrier respecté
Dans un entretien avec Jon Fortt de CNBC, Jassy a indiqué en novembre que « Nous avons pratiquement terminé d'abandonner Oracle du côté de la base de données ». Il a précisé qu'il pense que « fin 2019 ou mi-2019, nous aurons terminé ». Il a fallu attendre le mois d'octobre 2019 pour que Jeff Barr, Chief Evangelist for AWS, déclare : « Je suis heureux d'annoncer que cet effort de migration de base de données est maintenant terminé. L’activité grand public d’Amazon vient de désactiver sa dernière base de données Oracle (certaines applications tierces sont étroitement liées à Oracle et n’ont pas été migrées) ».
Plus de 100 équipes Amazon’s Consumer business ont participé à la migration. Cela inclut des marques et des sites réputés destinés aux clients, tels que Alexa, Amazon Prime, Amazon Prime Video, Amazon Fresh, Kindle, Amazon Music, Audible, Shopbop, Twitch et Zappos, ainsi que des équipes internes telles qu'AdTech, Amazon Fulfillment Technology, Consumer Payments, Customer Returns, Catalog Systems, Deliver Experience, Digital Devices, External Payments, Finance, InfoSec, Marketplace, Ordering, et Retail Systems.
Barr note que « Nous avons migré 75 pétaoctets de données internes stockées dans près de 7 500 bases de données Oracle vers plusieurs services de base de données AWS, notamment Amazon DynamoDB, Amazon Aurora, RDS (Amazon Relational Database Service) et Amazon Redshift. Les migrations ont été effectuées avec peu ou pas de temps d'arrêt et ont couvert 100 % de nos systèmes propriétaires. Cela inclut les charges de travail complexe d'achat, de gestion de catalogue, de traitement des commandes, de comptabilité et de diffusion vidéo en continu ».
Amazon a suivi les coûts et les performances et assure avoir obtenu les résultats suivants :
- Réduction des coûts : Amazon a réduit les coûts de ses bases de données de plus de 60 % en plus du taux fortement réduit que l'entreprise a négocié en fonction de sa taille. Les clients signalent régulièrement des économies de coûts de 90 % en passant d'Oracle à AWS.
- Amélioration des performances : la latence de ses applications destinées aux consommateurs a été réduite de 40 %.
- Frais généraux d'administration : le passage aux services gérés a réduit les frais généraux d'administration de la base de données de 70 %.
« La migration a donné à chaque équipe interne la liberté de choisir le service de base de données AWS sur mesure, qui répond le mieux à ses besoins, et de mieux contrôler son budget et son modèle de coûts. Les services à faible temps de latence ont été migrés vers DynamoDB et d'autres bases de données non relationnelles hautement évolutives telles que Amazon ElastiCache. Les charges de travail relationnelles transactionnelles avec des exigences élevées en matière de cohérence des données ont été transférées vers Aurora et RDS; les charges de travail analytiques ont été migrées vers Redshift, notre entrepôt de données dans le cloud ».
Amazon a même fait une petite vidéo pour enregistrer la fermeture de la dernière base de données Oracle et a célébré le moment :
Voici quelques exemples des migrations effectuées dans les équipes Amazon :
- Advertising : après la migration, cette équipe a été en mesure de doubler la taille de son parc de bases de données (et son débit) en quelques minutes afin de s'adapter au trafic de pointe, grâce à Amazon Relational Database Service (Amazon RDS), un effort d'intensification qui lui aurait pris des mois autrement. Amazon RDS vous permet d'installer, de gérer et de mettre à l'échelle facilement une base de données relationnelle dans le cloud. Ce service offre une capacité économique et ajustable ainsi qu'une automatisation des tâches administratives chronophages, telles que l'allocation de matériel, le paramétrage de bases de données, l'application de correctifs et les sauvegardes. Vous pouvez ainsi vous concentrer librement sur vos applications, afin de leur donner les performances rapides, la haute disponibilité, la sécurité et la compatibilité dont elles ont besoin.
- Buyer Fraud : cette équipe a déplacé 40 To de données en une heure d'indisponibilité et a obtenu des performances identiques, voire meilleures, à un coût deux fois moindre, générées par Amazon Aurora. Amazon Aurora est une base de données relationnelle compatible avec MySQL et PostgreSQL créée pour le cloud, qui associe les performances et la disponibilité des bases de données d’entreprises traditionnelles à la simplicité et à la rentabilité des bases de données open source.
- Financial Ledger : cette équipe a déplacé 120 To de données, réduit le temps de latence de 40 %, réduit les coûts de 70 % et réduit les frais généraux de 70 %, le tout alimenté par DynamoDB. Amazon DynamoDB est une base de données de clés-valeurs et de documents, offrant des performances de latence de l'ordre de quelques millisecondes, quelle que soit l'échelle. Il s'agit d'une base de données multirégion et multimaître et durable entièrement gérée avec un système intégré de sécurité, de sauvegarde, de restauration et de mise en cache en mémoire pour les applications à l'échelle d'Internet. DynamoDB peut traiter plus de 10 mille milliards de demandes par jour et prend en charge des pics de 20 millions de demandes par seconde.
- Wallet : cette équipe a migré plus de 10 milliards d'enregistrements vers DynamoDB, ce qui a permis de réduire le temps de latence de 50 % et les coûts opérationnels de 90 %.
Source : Amazon
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